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Par Julie  Boucher

OMS classe la pilule cancérogène: Les vraies raisons vont vous surprendre!

Comprendre la classification de la pilule comme cancérogène : un débat nuancé

Imaginez un instant l’effervescence médiatique autour d’une annonce alarmante : « la pilule contraceptive est aussi cancérogène que le tabac ou l’alcool ». Une telle déclaration a de quoi susciter une vague d’inquiétude. Cependant, la réalité derrière cette affirmation est bien plus complexe et mérite une explication détaillée pour dissiper les malentendus courants.

En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé les contraceptifs oraux combinés dans le groupe 1 des substances cancérogènes. Ce groupe inclut également des agents notoirement dangereux comme l’amiante ou les rayons UV. Toutefois, il est crucial de comprendre que cette classification ne mesure pas le niveau de risque ou de dangerosité direct de ces substances, mais confirme plutôt l’existence d’un lien entre ces agents et le développement de certains cancers chez l’humain, sur la base de preuves scientifiques solides.

La signification de « cancérogène de groupe 1 »

Le Centre international de recherche sur le cancer, une branche de l’OMS, utilise une échelle qui classe les substances cancérogènes en cinq groupes selon la solidité des preuves liant ces substances au cancer chez l’humain. Être classé dans le groupe 1 signifie que le lien entre la substance et le cancer est clairement établi, ce qui est le cas pour la pilule contraceptive en ce qui concerne certains types de cancer, comme celui du sein ou du col de l’utérus.

  • Le risque de cancer augmente légèrement durant la période de prise de la pilule.
  • Après l’arrêt de la pilule, le risque revient à la normale au bout de 10 ans.

Les idées reçues sur le parallèle avec le tabac ou l’alcool

Le public peut facilement interpréter la classification en groupe 1 comme une indication de danger extrême, à l’instar du tabac ou de l’alcool, substances responsables de milliers de décès annuels en France. Cette comparaison induit en erreur : elle confond la preuve scientifique d’un lien avec le cancer et la fréquence ou la gravité des cas de cancer directement attribuables à la substance.

Il est essentiel de noter que la pilule, contrairement au tabac ou à l’alcool, est un médicament prescrit qui offre des bénéfices significatifs en matière de contraception et de santé reproductive. De plus, la pilule réduit le risque de certains autres types de cancer, comme ceux de l’endomètre et de l’ovaire, un fait souvent omis dans les discussions publiques.

Une décision d’information, non d’alarme

Le but de la classification de la pilule par le CIRC n’est pas d’alarmer, mais d’informer. Elle ne remet pas en cause sa légitimité ou son utilisation, mais vise à mieux équiper les professionnels de santé et les patientes dans le choix de leur contraceptif.

  • Une meilleure explication des risques lors de la prescription.
  • Un choix plus personnalisé selon l’âge, les antécédents médicaux et le mode de vie de l’utilisatrice.
  • Une information plus claire dans les notices, évitant l’alarmisme.

En résumé, le vrai message à retenir est que, bien que des risques existent, ils sont bien documentés et mesurés, et ne rendent pas la pilule dangereuse au sens alarmiste du terme. Comprendre cette nuance permet de faire des choix éclairés en toute conscience.

La pilule reste donc un choix valable et sûr pour la majorité des utilisatrices, surtout les plus jeunes, comme le souligne Geneviève Plu-Bureau, gynécologue spécialiste en endocrinologie de la reproduction. La classification du CIRC ne remet pas en cause le rapport bénéfice-risque, qui reste globalement favorable.

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